La pauvreté.

Si la Grèce est depuis son entrée dans l’Union Européenne l’un des pays les plus pauvres de l’Europe des Quinze, l’arrivée des pays de l’ancien bloc de l’Est la propulse au statut de pays “privilégié”.

Pourtant, en 2003 c’est le pays où la coût de la vie est un des plus élevés, en particulier pour les dépenses alimentaires, les soins de santé et l’éducation. Dans le même temps les salaires sont parmi les plus bas.

Très peu endettés jusqu’à l’entrée dans l’Euro, les ménages grecs avaient alors tendance à s’assurer d’un toit en y investissant toutes leurs économies, pour pallier les carences d’un état social défaillant envers les personnes âgées et les plus pauvres.

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L’absence totale de régulation par les autorités, une politique agressive des banques privées de démarchage pour placer des emprunts à taux élevés, ainsi que l’augmentation du coût de la vie après l’entrée dans l’Euro contribuent alors à endetter de nombreux ménages, pour le plus grand bénéfice des banques françaises, allemandes et européennes qui prêtent aux banques grecques leurs excès de liquidité.

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À partir de 2010, les mesures d’austérité imposées au pays après l’entrée dans le « système d’aide » accordé par la Troïka des créanciers, le FMI, la BCE et la Commission Européenne, entraînent rapidement le pays dans la récession, faisant augmenter le chômage qui passe de 9 à 27% en quatre ans, tandis que le PIB diminue de 25%. Le tissu des PME qui constituait le principal support de l’emploi est dévasté par les fermetures et les faillites, tandis que la dérégulation du droit du travail généralise la précarité et les licenciements abusifs, le non-paiement des salaires et les embauches à salaires réduits.

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Dans le privé aussi les salaires ont diminué de 35 à 50%, s’alignant sur la baisse des salaires imposées dans le secteur public par les créanciers. À côté, les retraites du privé et du public ont elles aussi baissé de 35 à 50% et cette baisse se poursuit. La retraite moyenne s’élève désormais à 665€, mais surtout, la moitié des retraites ont un montant inférieur au seuil de pauvreté.

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Résultat, d’après une étude de 2015 du Service du Budget de l’Assemblée grecque, désormais une personne sur trois vit sous le seuil de pauvreté, d’ailleurs opportunément redéfini à 432 euros par mois. Rappelons qu’il n’y a pas en Grèce de système d’allocation de survie. Un enfant sur trois souffre officiellement de pauvreté. Plus de 300 000 foyers étaient en rupture d’accès à l’électricité début 2014.

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Finalement, la Banque Mondiale exhibe en 2015 une étude montrant que malgré les baisses de retraite, les retraités grecs pauvres sont moins nombreux qu’en 2010. L’explication en est très simple : Le seuil de pauvreté en 2010 était de 7178 € annuels ou 598€ mensuels. En 2015, le seuil de pauvreté a diminué à 4512€ annuels ou encore 376 € par mois.

Aussi la Grèce est désormais la troisième en CE des 25 pour la pauvreté chez les enfants.

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Avec un recul des revenus des foyers, en 2014, deux enfants sur cinq se retrouvent sous le seuil de pauvreté – rabaissé au niveau de 1998 – avant l’euro et avec un coût de la vie multiplié par deux. En mars 2015, une enquête dans une cantine sociale de l’église Saint-Artémis, à dix minutes de la place Syntagma, dans un quartier de petite classe moyenne, révélait que sur 90 portions journalières, 20 portions étaient distribuées chaque jour à l’école primaire voisine, à la demande des instituteurs ayant remarqué que certains enfants ne mangeant pas à leur faim ne pouvaient plus suivre la classe.

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Les memoranda ont diminué en moyenne de 36% le revenu disponible par habitant qui est passé de 12 000 en 2010 à 7500 en 2015.

 Les familles moyennes avec deux enfants ont perdu en moyenne 38,5% de leurs revenus, alors que pour les familles nombreuses la baisse atteint 44%. Pour les couples de retraités la baisse n’atteignait que 25%, alors que la suppression prévue de l’EKAS va encore diminuer de 20% les retraites les plus faibles[1].

[1] Kathimerini, 14 Novembre 2016.

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Mme Konstandinidou est volontaire à la mairie d’Argyroupoli-Elliniko, une banlieue d’Athènes.Depuis le mois de décembre, la mairie a mis en place ce petit entrepôt de nourriture pour aider les familles qui sont dans le besoin. Solidarite pour tous assiste cette initiative.
Mme Konstandinidou est volontaire à la mairie d’Argyroupoli-Elliniko, une banlieue d’Athènes.Depuis le mois de décembre, la mairie a mis en place ce petit entrepôt de nourriture pour aider les familles qui sont dans le besoin. Solidarite pour tous assiste cette initiative.