Le parti d’extrême droite Aube Dorée, fondé en 1980 par l’avocat Nikos Michaloliakos, comme une organisation à caractère néonazi, était alors orientée principalement autour de l’édition du magazine du même nom. Elle s’est développée et transformée en parti. Depuis 1990, les représentants d’Aube Dorée ne recourent plus à la rhétorique ni aux références national socialistes, se désignant systématiquement comme « nationalistes ».

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Cependant Aube Dorée continue à être perçue comme une organisation fasciste, raciste et néo-nazi, par les journalistes, chercheurs et chroniqueurs politiques, au regard de son histoire, de ses références, ses symboles et son idéologie. Ses membres ont organisé des pogroms et des protestations violentes en bande, le salut nazi y est régulièrement pratiqué au prétexte d’une référence à la Grèce antique. L’organisation semble para-militaire et ses membres se livrent à des entraînements de tir et d’arts martiaux.

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De 2003 à 2014, vingt décisions de justice ont été émises concernant des crimes et attaques par des membres et des cadres d’Aube Dorée. C’est depuis 2009 en particulier que l’organisation intensifie son activité autour des quartiers défavorisés, tandis que son score électoral s’est élevé jusqu’à 7% lors des élections de 2012, lui donnant ainsi la possibilité de siéger au parlement grec (avec 18 membres depuis septembre 2015).

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L’activisme raciste et violent a augmenté, avec plusieurs attaques violentes sur de jeunes migrants, jusqu’à l’assassinat du musicien Pavlos Fissas, qui a entraîné l’arrestation du chef de l’organisation et de plusieurs députés considérés comme des cadres du parti. En tout, ce sont 69 personnes qui sont sommées de comparaître lors du procès qui a commencé en avril 2015.

La présence au parlement de députés d’Aube Dorée a vulgarisé et « désacralisé » tout un discours ultra violent et raciste dont les conséquences ont accompagné la radicalisation du processus policier « Xenios Dias » sous le gouvernement Samaras, entre juin 2012 et janvier 2015.

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En outre, depuis 2012, les résultats électoraux analytiques ont montré que 60% des forces de police étaient favorables à Aube Dorée en Grèce, ce qui rend improbable l’intervention de ces mêmes forces en appel à des attaques de ses militants. Bien pire, le magazine UNFOLLOW a révélé, comme c’est mentionné par un article de Mediapart, que les futurs officiers de police se considéraient comme des nazis, qu’en tant que tels ils ne respectaient ni l’État, ni leurs supérieurs, ni le serment prêté lors de leur sortie de l’école de police.

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En effet, lors de son arrivée au pouvoir en janvier 2015, les ministres grecs ont dû se livrer à un sérieux casting pour engager leurs gardes du corps, compte tenu du taux de pénétration de l’idéologie néo nazie dans les forces de sécurité.

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Cependant le procès et les détails de l’accusation, ainsi que des témoignages de repentis, ont rendu public les rackettages de militants, la mise en esclavage de migrants, les pratiques violentes envers les repentis et les anciens membres qui souhaitent s’éloigner. Les cadres du parti sont accusés de crime en bande organisée.

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Leader of the far-right party Chryssi Avgi (Golden Dawn), Nikolaos Mihaloliakos speaks during a press conference at a hotel, after the first results of the Greek general elections, in Athens on May 6, 2012. The Greek Neo-Nazi Golden Dawn Party will enter parliament for the first time in nearly 40 years, exit polls showed on Sunday as ballots closed in an early election that could derail the country’s reforms.